Lorsque la passion se conjugue au violon

Lorsque la passion se conjugue au violon - Claudia Collard : Culture

Noémy Gagnon-Lafrenais

Lorsqu’elle parle le langage musical, Noémy Gagnon-Lafrenais est intarissable. L’artiste d’origine méganticoise mène une vie de passion en plus d’être investie d’une véritable mission. Plus qu’une violoniste baroque, cette musicienne mène une recherche constante sur son époque de prédilection afin de transmettre au public son regard porté sur le passé.

Noémy a reçu son premier violon à l’âge de 4 ans, cadeau de son père, Jacques Gagnon. «Dans sa famille, tout le monde avait appris la musique. Pendant plusieurs années, c’était davantage un passe-temps, qui faisait partie de ma routine», relate celle qui s’est mise plus sérieusement à la pratique de son instrument vers l’âge de 15 ans. Une passion qui l’a menée au Conservatoire de musique de Montréal, puis à San Francisco, où elle a effectué deux maîtrises, en violon moderne puis en musique de chambre des
19e et 20e siècles. C’est à cette époque que son choix professionnel a pris un tournant.

«J’ai joué une pièce de Biagio Marini, un compositeur italien du 17e siècle. C’est ce qui m’a fait entrer dans le monde de la musique baroque. J’étais fascinée par le langage musical, plus fantaisiste que ce qu’on a l’habitude d’entendre en musique baroque. À l’intérieur de neuf minutes tu traverses presque tout le spectre des émotions. C’est fou! C’est triste, c’est enjoué, ça danse…C’est ce qui m’a allumée et donné le goût d’en faire plus», raconte celle qui s’est alors inscrite au programme de musique ancienne sur instruments d’époque à la réputée Juilliard School de New York.

Depuis deux ans, la jeune femme de 29 ans vit de son art. Un mode de vie qui implique l’insécurité du travail à la pige mais, surtout, dira-t-elle, «un type de liberté que peu de gens ont la chance d’avoir. Je fais aussi le choix de vivre assez simplement, ce qui va avec mon code éthique et moral.» Basée à Montréal, Noémy se produit également à New York et Vancouver ainsi qu’en Europe, où elle se rend quatre à cinq fois par année. Les voyages et la variation constante de ses amitiés musicales sont pour elle des avantages considérables. L’artiste méganticoise évolue entre autres au sein du groupe de musique de chambre Inwood Baroque, un ensemble à géométrie variable responsable de son propre calendrier de tournée. Elle a également des contrats avec Arion Baroque, un groupe bien établi à Montréal.

Pour Noémy, l’apprentissage n’a pas de limite. «C’est important de constamment travailler sa technique. On apprend toujours, le corps change, l’esprit change, la façon dont on voit la musique change. C’est avec la technique que tu en viens à plus de raffinement dans la qualité de ton expression. C’est pour moi une chance que mon métier ce soit ça; porter un regard sur la musique du passé et la transmettre aux gens. Tu n’es pas juste interprète, tu es musicologue, tu trouves des pièces qui n’ont pas été jouées depuis 400 ans… En fait je me définis comme une musicienne qui cherche à avoir une compréhension historique.»
À ceux qui craignent ne pas être en mesure d’apprécier la musique baroque, Noémy rappelle que les émotions de base, comme la joie, la tristesse, le deuil et le sentiment amoureux, sont intemporelles. «Le rôle de la musique c’est d’exprimer ces émotions. Il faut juste être ouvert à cette lentille différente.»

L’objectif ultime de Noémy Gagnon-Lafrenais : devenir professeur d’université. Elle songe d’ailleurs à y faire un doctorat afin d’élargir la façon d’enseigner le violon. «Comment ça se fait que j’ai appris la musique pour violon du 17e siècle à 24 ans alors que ça faisait 20 ans que je jouais? Pourquoi ça n’a pas fait partie de ma formation? J’aimerais compléter le curriculum pour que les musiciens aient une formation vraiment complète. L’idée c’est d’ouvrir plus grand, élargir les horizons.»

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