Voie de contournement ferroviaire: le milieu d’affaires veut investir dans les solutions

Voie de contournement ferroviaire:  le milieu d’affaires veut investir dans les solutions - Rémi Tremblay : Actualités

Béland Audet, penché sur la carte de la région où ont été dessinés deux tracés potentiels pour la voie de contournement ferroviaire.

La firme qui obtiendra le contrat d’une étude de faisabilité d’une voie ferroviaire de contournement ne pourra qu’utiliser les mêmes données recueillies par un groupe de Méganticois qui a déjà planché sur deux tracés pouvant être réalisés dans un échéancier de deux ans, en partenariat public privé. Coût estimé: environ 75 millions de dollars. «Nous, raconte Béland Audet, on avait décidé de se prendre en main douze jours après la tragédie et on a fait les études qui nous ont coûté 0 dollar!»

Dans son bureau de Logi-Bel, rue Villeneuve, Béland Audet ronge son frein. Les opérations de ce centre intermodal de transport et de manutention de marchandises ne tournent pas encore à plein régime. La suite des choses dans le développement de la desserte ferroviaire ne lui appartient pas. Pourtant, en dépliant sur son bureau une carte qui montre les deux tracés de déviation par le parc industriel vers Frontenac, par-dessus la rivière Chaudière, les solutions retenues pour épargner le centre-ville de Lac-Mégantic d’une autre catastrophe paraissent sensées. Une voie ferrée neuve, longue de 13,4 ou 13,5 km, selon le tracé choisi, qui contournerait la ville peu avant le carrefour giratoire, à Nantes, en longeant la nouvelle route 161 jusqu’au sud de la Chaudière. Le projet serait financé en modèle PPP, avec une participation des trois paliers de gouvernement et un fonds privé levé dans le milieu.

«Ainsi, on éloignait le train du lac, on réduisait un peu la pente et on faisait épargner plusieurs passages à niveau. Ces plans-là ont été soumis à la ministre Élaine Zakaïb (un pilier économique du gouvernement Marois, à titre de ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique) à l’été 2013 et on a rencontré le ministre fédéral Christian Paradis. Comme le projet traversait des terres agricoles, nous avons eu des discussions avec l’Union des producteurs agricoles à quelques reprises.»

Selon lui, les fonctionnaires du ministère des Transports n’ont pas fait qu’analyser les deux tracés proposés par son groupe, ils en auraient même ajouté deux autres. Dans l’esprit de Béland Audet, quel que soit le tracé retenu, la future voie de contournement serait réalisable à l’intérieur d’une enveloppe de 75 millions de dollars. «S’il y a quelque chose de simple à construire, c’est bien une voie ferrée», ajoutera-t-il au cours de la conversation.

Pour rentabiliser cette nouvelle infrastructure, le pétrole doit rouler, affirme-t-il. «La durée de vie d’une voie ferrée est de 100 ans. Si tu prends une redevance de 100$ par wagon, le projet se finance en 22 ou 23 ans. Et si on ajoutait 25$ à ce montant unitaire, cet argent-là pourrait aller directement à la communauté!»

L’entrepreneur local endosse une vision très moderne de l’industrie ferroviaire. Une industrie qui a tout à gagner en changeant ses mentalités, comme elle cherche à le faire depuis ces derniers mois. «Je n’ai jamais vu le monde ferroviaire changer aussi rapidement. C’est ahurissant de voir ça!» Avant le 6 juillet 2013, le chemin de fer était un intouchable. Et MMA en était le pire des exemples d’archaïsme. «Les jeunes qui rentrent là maintenant ont à coeur la rentabilité, bien sûr, mais aussi la sécurité.» Au dernier congrès auquel il a participé, il a bien vu que les nouveaux dirigeants veulent que ça change. «Toutes les compagnies de chemin de fer ont une nouvelle philosophie et John Giles (président des chemins de fer du Centre du Maine & du Québec) fait partie de ces gens de vision.» Le jour et la nuit par rapport avec les gens de MMA, avec qui M. Audet a longtemps travaillé. «Ces compagnies ont compris que si elles veulent continuer, elles ont besoin des communautés. Le sentiment de sécurité est désormais au cœur des thèmes de leurs congrès.» Une sorte d’alliance sociale à instaurer pour ne pas que Lac-Mégantic se répète. «Elles ne veulent pas revivre cela!»

Identifié au groupe Vision Mégantic, Béland Audet a un message pour les gens de la région : «À nous de se prendre en mains et d’embarquer dans ce mouvement-là. Il devrait y avoir un comité ferroviaire, ici. On a le plus beau parc industriel desservi par une voie ferrée. C’est un avantage marqué. Avec cette voie de contournement-là, on peut s’élever à l’international.» Mais le temps presse. La fenêtre d’opportunités qui s’est ouverte au cours de l’été 2013 va bientôt se refermer. «Le 6 juillet a été dur à vivre pour moi aussi; ça n’a pas été facile, mais il faut mettre les émotions de côté et voir comment on peut faire partie de la solution. Ces 47 personnes qu’on a perdues, c’est en leur mémoire que nous devons travailler à élever le niveau de sécurité, tout en s’ouvrant à de nouvelles opportunités.»

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