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«Mon passage ici est ancré en moi» -L’abbé Steve Lemay
L’abbé Steve Lemay célébrera sa dernière messe à l’église Sainte-Agnès ce dimanche 1er février.
Ce dimanche 1er février à 10h, l’abbé Steve Lemay célébrera sa dernière messe à l’église Sainte-Agnès. En entrevue avec l’Écho mardi, il avouait passer de la tristesse à la joie plusieurs fois dans la même journée. «À Lac-Mégantic, le tissu communautaire est serré, les réseaux faciles à établir, les contacts simples. On a relevé ensemble de beaux défis ; je suis conscient de ce que je laisse. En même temps, ce que je m’apprête à vivre me remplit de joie.»
Celui qui sera remplacé par l’abbé Gilles Baril à compter du 2 février demeurera quelques jours ici pour faciliter la transition, puis passera le reste du mois dans sa famille à Danville. Puis il quittera pour Rome, où il séjournera jusqu’à la fin mai. «Ce sera prioritairement une période de ressourcement spirituel, de prière. Je vais aussi en profiter pour visiter Rome et l’Italie mais je n’ai pas de programme précis. Rome, c’est l’expérience de l’Église universelle, différentes cultures qui se côtoient. Et je vais avoir la chance d’y passer les jours saints, ce qui n’est pas banal pour un prêtre», transmet l’abbé Lemay, qui séjournera chez les prêtres de Saint-Sulpice, communauté où il a été formé à Montréal.
Rome représente aussi un retour aux sources pour l’abbé Steve Lemay. «J’y suis allé il a 15 ans, en 2000, dans le cadre des Journées mondiales de la jeunesse. Je n’étais pas prêtre à l’époque mais c’est là qu’a débuté ma réflexion à l’endroit de ma vocation.»
Une fois de retour au Québec, il passera juin et juillet auprès des siens avant son retour en fonction au mois d’août. «Je ne sais pas où je serai, ni dans quel contexte. Ça m’apporte de l’incertitude pour le moment. Mais c’est sain. Ça me permet de lâcher prise.»
Chaque moment qu’a vécu celui qui a débuté sa prêtrise ici en août 2008 est précieux. «Chaque événement est particulier. Un mariage, un baptême, des funérailles, l’onction d’une personne malade. Pour les gens concernés, c’est unique. Comme prêtre on partage les moments extraordinaires dans la vie des gens et on le ressent. Je suis devenu prêtre pour ça, parce que j’avais le goût de partager ces instants importants.»
Bien sûr il y a aussi les grands moments, tous reliés par un esprit de solidarité. Comme la campagne de financement pour la rénovation de l’église Sainte-Agnès visant à recueillir 1M$, montant finalement porté à 1,3M. «Bien des gens n’y croyaient pas. Pour moi, en tant qu’homme de foi, c’était une motivation d’aller de l’avant, une raison valable d’essayer», confie-t-il en souriant. Quant à la réflexion entourant l’avenir des églises, il retient la générosité de ceux et celles qui ont accepté de se prêter à l’exercice.
Puis il y a eu la tragédie, qui l’a marqué à vie, à l’instar de toute la communauté. «Mais au-delà des blessures, ce dont je suis le plus fier, c’est le visage de l’Église et de Dieu qu’on a pu présenter au monde entier pendant ces événements. Pour moi c’est exceptionnel. Des gens de partout ont été touchés par la solidarité et l’unité de la communauté. Même s’il y a une divergence d’opinions aujourd’hui, on sent toujours cette unité.»
Impossible de ne pas faire de lien entre les lendemains de la tragédie et l’église Sainte-Agnès, devenue un lieu rassembleur au-delà des croyances et des convictions religieuses. Un symbole de résistance devant l’adversité. «N’oublions pas que ce symbole de résistance, c’est la communauté qui se l’est donné. La communauté qui a manifesté son attachement à son église bien avant la tragédie. On l’a vu avec la campagne de financement. Tous ces moments finissent par être liés; le fil conducteur, c’est la communauté qui se rassemble.»
Au-delà de la tristesse, il y a la continuité dira Steve Lemay. «J’ai cette conviction que ce qui a été vécu ici est durable, que les liens qui ont été établis ne seront pas brisés par la distance. Mon passage ici est ancré en moi et la communauté a favorisé ce que je suis. Je ne peux faire comme si tout ça appartenait au passé et repartir avec une page blanche le 2 février.»
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