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Église Ste-Agnès: à la recherche d’un maître verrier
Classée objet patrimonial, la verrière de l’église Saint-Agnès de Lac-Mégantic se prépare à une vaste et délicate restauration qui devrait débuter aussitôt que la Fabrique aura désigné, par appel d’offres, le maître verrier en mesure de diriger les travaux.
Une première étape a été franchie la semaine dernière alors que les marguilliers recevaient la visite du maître verrier Detlef Gotzens, sorti de sa retraite par l’architecte Rémi Petit, afin d’évaluer la nature des travaux qui seront nécessaires pour un nettoyage, en atelier, de chacune des pièces du vitrail néogothique faisant 45 mètres carrés et incorporé à l’église pendant sa construction, au début du siècle dernier.
Formé en Allemagne aux techniques les plus peaufinées pour la restauration d’œuvres anciennes, Detlef Gotzens a soigneusement retiré une pièce de l’Arbre de Jessé pour l’emporter afin de pouvoir estimer sommairement le coût des travaux, pour lesquels la Fabrique a déjà obtenu l’assurance d’une aide financière de 170 000$ du ministère de la Culture.
Tous les deux membres du comité de travail pour la rénovation de l’église Ste-Agnès, Gérard Fortier et Régent Charland admiraient la précision du travail du maître verrier, lors de sa visite le 5 avril. Les maîtres verriers à l’ancienne ne sont pas légion. Trois régions seront particulièrement ciblées par les appels d’offres, le Québec, les États-Unis et l’Allemagne.
À l’annonce de la subvention, l’été dernier, le curé Gilles Baril avait insisté sur l’importance de restaurer ce bien patrimonial : «Ce vitrail est le plus ancien travail exécuté par le maître verrier John Hardmann, selon les dessins de son ami Auguste Pugin. Le début des travaux de ce vitrail date de 1845 et il a été inauguré une première fois dans l’église des pères Jésuites à Londres.»
Et parce que les Jésuites croyaient le vitrail détérioré, alors qu’en réalité il n’était couvert que d’une épaisse couche de fumée à cause des lampions, ils avaient décidé de le remplacer par un nouveau et c’est le curé Joseph-Eugène Choquette qui en avait hérité en 1912 pour orner sa nouvelle église à Lac-Mégantic. Évalué à l’époque à 10 000$, il en vaut pas loin d’un million un siècle plus tard.
Une fois bien nettoyé et restauré, pièce par pièce en atelier, le vitrail laissera mieux pénétrer la lumière du jour, surtout que le comité de travail a prévu l’ajout d’un éclairage extérieur, de manière à le rendre encore plus «lumineux».
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